Notre besoin de gentillesse

Notre besoin de gentillesse

Avoir de la gentillesse pour toi, c’est avoir de la gentillesse pour moi. Avoir de la gentillesse pour moi, c’est avoir de la gentillesse pour toi.

Souvent, quand on parle de pratique, il y a quelque chose à faire : transformer nos attentes passives en action, se mettre de son côté et prendre conscience de l'être qui se trouve derrière nos yeux, aller à la recherche de ce qu’il y a de bon dans une situation et s'en imprégner, etc. Cette pratique-ci est différente : c'est juste quelque chose à reconnaître. De cette reconnaissance, une action appropriée suivra. Laisse-moi t’expliquer.

Il y a quelques années, Rick Hanson a été invité à donner un discours lors d'une conférence avec le plus grand public auquel il n’ait jamais été confronté. C'était un grand pas en avant pour lui. Des psychologues très connus donnaient les autres conférences, et il craignait de ne pas être à la hauteur. Il était très nerveux.

Voici ce qu’il dit : « Je me suis assis à l'arrière de la scène, en attendant mon tour, m'inquiétant de la façon dont les gens me verraient. J'ai réfléchi à la façon d'avoir un impact sur eux et d'obtenir leur approbation. Mon esprit s'est fixé sur moi, moi, moi. Je me sentais mal.

Puis j'ai commencé à lire un article où l’auteur parlait du bonheur de souhaiter bonne chance aux autres. Je me suis alors senti envahi par une vague de soulagement et d'apaisement. Je ressentais que la chose la plus gentille que je pouvais faire pour moi-même c’était d'arrêter d'être obsédé par moi et seulement moi, et plutôt de tenter d'être utile pour les autres.

J'ai donc commencé ma conférence et je suis resté concentré sur ce qui pouvait être utile aux gens plutôt que sur la façon dont on allait me juger. Je me sentais beaucoup plus détendu, en paix avec moi-même. Le public s’est même levé pour m’applaudir. Alors, j’ai ri de mes inquiétudes et je me suis offert un grand sourire intérieur. Pour obtenir l'approbation des autres, arrête de la chercher. Prendre soin de toi, c’est prendre soin des autres. »

Ce principe fonctionne d’abord dans la vie de tous les jours. Si tu développes ton sens des autres et que tu éprouves de la compassion pour eux, tu te sentiras mieux toi-même. Dans une relation, l'un des meilleurs moyens de satisfaire tes propres besoins est d'assumer un maximum de « responsabilité raisonnable » (ces mots sont soigneusement choisis) pour répondre aux besoins de l'autre personne. En plus d'être bienveillant, ce qui fait déjà beaucoup de bien en soi, c'est aussi la meilleure façon d’être mieux considéré par les autres.

Cette approche est à l'opposé d'être comme un paillasson, taillable et corvéable à merci, car ça te met dans une position où tu peux retrouver ta propre force intérieure.

Retourne-le dans l'autre sens, et c'est également vrai : la gentillesse envers toi-même, c’est la gentillesse envers les autres. Au fur et à mesure que ton propre bien-être augmente, tu deviens plus capable et plus susceptible d'être patient, solidaire, indulgent et aimant. Pour prendre soin d'eux, tu dois prendre soin de toi ; sinon tu commences à courir dans le vide. Au fur et à mesure que tu développes le bonheur et d'autres forces intérieures en toi, tu as plus à offrir aux autres.

La bonté envers toi, c’est la bonté envers moi. La gentillesse envers moi, c’est la gentillesse envers toi. C'est un véritable et bel échange qui fonctionne dans les deux sens.

La gentillesse envers les autres et envers toi-même dont je parle ici est authentique et proportionnée, pas exagérée ou inappropriée.

Dans des situations ordinaires, prends un moment pour reconnaître que si tu t’ouvres à la compassion, à la décence, à la tolérance, au respect, au soutien, à la convivialité ou à l'amour des autres, c'est bon pour toi aussi.

Rick raconte : « Regardons ce que peuvent nous apporter les petites choses. Par exemple, un jour j’étais dans un aéroport et j'ai vu un sac posé sur le sol. Je ne savais pas s'il avait été oublié là par quelqu'un. En repensant à cette pratique de la gentillesse, l'expression de mon visage était naturellement amicale. J'ai alors demandé à l'homme assis en face de moi si c'était son sac. Il a d'abord été surpris, comme s’il se sentait critiqué ou même agressé. Puis, il m'a regardé de plus près, s'est détendu un peu et m’a dit que le sac était à son ami. Sa réponse à ma gentillesse m'a fait me sentir à l'aise, au lieu de me sentir gêné ou tendu. »

IMAGINE

Imagine ce que pourraient être les préoccupations ou les désirs de l'autre personne et fais ce que tu peux, facilement, naturellement, ​​pour en tenir compte. Ensuite, observe les sensations en toi. Tu verras que cela se passe probablement mieux que si tu ne l’avais pas fait.

Regarde également comment le fait de prendre soin de toi peut entraîner de bons effets inspirants et entraînants pour les autres. Fais délibérément des petites choses qui te nourrissent et te font du bien, un peu de repos, jouer avec les mouvements de ton corps, du temps pour toi… puis note comment cela change tes relations. Remarque aussi combien mettre des limites saines dans tes relations t’empêche de t’épuiser ou de te mettre en colère et d'avoir envie de fuir.

Fais de petites expériences et laisse les résultats vraiment pénétrer en toi. C'est la partie la plus importante : ressens vraiment combien nous sommes profondément connectés les uns aux autres. Aider les autres t’aide. S'aider aide les autres. De même, faire du mal aux autres te fait du mal et se faire du mal fait du mal aux autres.

C'est comme si nous étions connectés dans un vaste réseau invisible pour les yeux. Pour le meilleur ou pour le pire, ce que tu fais aux autres se répercute sur toi et ce que tu te fais se répercute sur les autres.

Accueillir cela au plus profond de toi améliorera à la fois ta façon de vivre et celle des autres.

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Pierre-Éric BAIBAY, d'après un article traduit et librement inspiré d’un article de Rick Hanson : Just One Thing - Simple practices for resilient happiness Kindness to You is Kindness to Me ; Kindness to Me is Kindness to You.